Histoire de l’Orthokératologie
L’Orthokératologie telle qu’on la connait aujourd’hui est assez récente, mais le principe même de l’orthokératologie est lui millénaire.
On retrouve une première description de celui-ci dans des écrits romains, louant les bienfaits pour la vision d’une nuit passé avec de petits galets maintenus par un bandeau de tissu sur les yeux afin d’aplatir la cornée: le remodelage réfractif de la cornée était créé !
Quelques siècles plus tard en Chine, il est fait mention que des soldats dormant avec de petits sacs de sable sur leurs yeux, s’apercevaient à leur réveil qu’ils avaient une meilleure vision de loin. Rapidement les archers chinois prirent l’habitude de dormir ainsi, ce qui leur permettait au réveil de tirer avec plus de précision sur leurs cibles.
A la fin du XIXe siècle le Dr Kalt fit une tentative de modification de la forme de la cornée grâce au port de verres scléraux (lentilles de très grand diamètre). Cette technique d’une précision artisanale ne permettait pas une bonne oxygénation de l’œil, elle fut donc rapidement abandonnée.
Pendant la seconde guerre mondiale, on s’aperçut que des aviateurs blessés aux yeux par l’éclatement de leur cockpit en plexiglass, supportaient bien ces débris parfois incrustés dans leur cornée. Ce constat permit de développer les premières lentilles rigides modernes en PMMA (nom scientifique du plexiglass). Une mauvaise adaptation de ces lentilles (trop plates) par rapport à la courbure de l’œil entrainait alors parfois un aplatissement du centre de la cornée et par conséquence une réduction de la puissance de la myopie : Les porteurs de ces lentilles « mal adaptées » avaient alors l’impression de mieux voir que d’ordinaire au retrait de leurs lentilles.
Deux décennies plus tard, les travaux de George Jessen en 1962, ont décrit une technique appelée « Orthofocus » en créant un prototype de lentille à géométrie inversée au centre, capable de remodeler la cornée temporairement pendant quelques heures et permettre ainsi aux myopes faibles de voir sans leurs lunettes. Dès lors de nombreuses études et recherches furent lancées sur ce nouveau moyen de compensation de la myopie, ce qui vaut encore aujourd’hui le surnom de « père » de l’orthokérathologie à George Jessen.
Il faudra attendre les travaux d’Holden et Mertz à la moitié des années 80, montrant l’importance de la transmission de l’oxygène au travers du matériau de la lentille pour préserver la bonne santé de la cornée de jour comme de nuit, pour permettre d’envisager réellement de porter une lentille d’orthokératologie toute une nuit.
Ce n’est qu’en 2002, après une évolution majeure des matériaux de l’ensemble des fabricants de lentilles que la FDA (Foods and Drugs Administration aux USA, l’équivalent de la Haute Autorité de la Santé en France) autorisa pour la première fois le port nocturne de lentilles à remodelage cornéen également nommées « Corneal Refractive Therapy » ou CRT.
Au même moment l’avènement de la topographie cornéenne (analyse de la forme, de la courbure et du relief de la cornée) accéléra la commercialisation des premières lentilles d’orthokératologie en Europe. Dès lors de nombreux laboratoires tels que LCS, Precilens, Menicon ou encore Swisslens ont développés leurs propres lentilles d’Orthokératologie, permettant de corriger la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme, la presbytie mais également de freiner l’évolution myopique.